Je voudrais vous parler aujourd'hui d'un problème qui pourra sembler étrange: "le centre de gravité d'un roman".
Hier en relisant mon manuscrit du prochain roman j'ai remarqué (ou du moins il m'a semblé) que le centre de gravité de l'intrigue était trop loin. J'ai donc décidé de tout recommencer et de changer le squelette de l'histoire pour faire redescendre le centre de gravité.
Cela peut paraitre étrange de se poser des questions de physique alors qu'il s'agit d'art littéraire, pourtant changer de centre de gravité d'une histoire, c'est changer tout le principe d'évolution de l'intrigue.
Désormais ce qui devait arriver page 250 (sur au moins 800) pourrait arriver page 120. Ce qui signifierait aussi plus d'intensité dramatique plus vite.
Faire redescendre le centre de gravité reste pourtant un choix délicat: le centre de gravité page 250 augmente l'attente donc le désir et donc le plaisir de la découverte. Mais il faut compter sur la patience du lecteur il y a un risque que les plus impatients décrochent.
La première grande révélation page 120 est plus spectaculaire mais risque de me forcer très vite à la surenchère.
Cela reste donc mon problème à régler actuel. Et je vais le résoudre de la manière habituelle: je vais écrire deux versions et à la relecture j'essaierais de voir ce qui marche le mieux.
Et comme pour un problème de physique pour bien visualiser l'intérêt et l'harmonie qu'offre chaque squelette romanesque avec un centre de gravité différent, je vais dessiner l'intrigue pour bien m'en imprégner dans son efficacité mais aussi dans son harmonie géométrique.
Bon cela à l'air peut être un peu technique mais cela pourra intéresser les auteurs en herbe....
BW
PS1 : le nouveau roman est un projet de type grande saga qui renoue avec l'esprit de la trilogie des fourmis ou de la pentalogie des Dieux.
PS2: encore une fois, il va me falloir inventer un monde complet et cela demande des qualités qui me manquent parfois: le soin, la rigueur, la vigilance de tous les détails. Donc un défi intéressant.
PS3 : le nouveau roman ayant des ambitions stylistiques plus complexes risque de me réclamer plus de temps, mais je vais tout faire pour tenir le rendez vous du 1 er Octobre 2011. Je travaille donc maintenant matin et après midi.
PS4 : j'adore cette phase de la création ou tout est expérimentable et ou l'on peut tester des montages différents. J'ai l'impression de dessiner les plans d'une maison ou d'une statue. Après le travail de relecture et de réécriture, étant plus précis, permet moins de changements amusants.
PS5 : j'adore ce métier, et je vous remercie de me permettre depuis 20 ans d'en vivre.