L'EXPRESS  Novembre 2003

Et l'homme mit les voiles

par Anne Berthod

 
La science-fiction de Bernard Werber se dévore à la vitesse de ce vaisseau spatial qui, pour sauver l'humanité, entame une odyssée de 1250 ans

Bernard Werber, c'est un peu le Marc Levy de la science-fiction (lui-même parle de «philo-fiction»): les critiques le snobent, ses fans l'adulent et ses livres se vendent par millions (10, rien qu'en France). Un tel succès laisse songeur; l'intéressé, lui, continue de faire rêver avec la même régularité, y allant de son best-seller chaque année en octobre. Ecrit pendant le tournage de son premier long-métrage (Nos amis les Terriens, sur les écrans en 2007), Le Papillon des étoiles est une fantaisie charmante, condensé efficace de thèmes qui sont chers à l'auteur.

La Terre est fragile; l'humanité, menacée d'extinction. Pour la sauver, un ingénieur aéronautique a l'idée folle d'embarquer 144 000 personnes à bord du lépidoptère intersidéral du titre, un voilier gigantesque mû par la lumière des astres. A charge pour les survivants de tout recommencer - les erreurs en moins, si possible - sur une planète située à 20 000 milliards de kilomètres. Visionnaire, Werber? Sa version moderne de l'arche de Noé n'a ni la taille (son odyssée spatiale de 1 250 ans tient en 244 pages!) ni l'ambition de ses trilogies (Les Fourmis, Les Thanatonautes, Les Dieux...). Mais c'est justement cette lecture à consommation rapide qui rend le conte si joli, les ellipses du récit gommant, du même coup, certains excès manichéens (le gentil savant contre le reste du monde, forcément antiprogressiste).

Surtout, l'ancien journaliste scientifique reste, en format court, un excellent vulgarisateur. Y compris sur son site, où figurent toutes les étapes de la construction du vaisseau en images de synthèse. Un internaute prétend même qu'il serait techniquement viable... mais absolument hors de prix.

 


 


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