RADIO PRAGUE 2 MARS 2009 Faits
et événements Par Václav Richter
«
Ce qui est extraordinaire, c'est que ce pays a su conserver
son histoire. Il n'y pas de grands buildings comme à
Manhattan. On n'est pas écrasé par
l'architecture. Par contre, on est connecté au
passé et c'est très intéressant, on
dirait que tout d'un coup le monde ancien va ressurgir au
bout d'une rue. C'est une ville très romantique et
très chaleureuse. C'est la première fois que
je viens en Tchéquie et j'apprécie
énormément ce voyage à Prague. J'ai le
trac de voir ce qui va être joué ce soir avec
ma pièce de théâtre 'Nos amis les
humains'. Il me tarde de voir comment cette pièce va
être jouée dans un pays qui est justement
connecté à une histoire très
puissante. » Vous allez donc assister à la première de votre pièce ? Pouvez- vous la présenter un peu? De quoi s'agit-il? « Nos
amis les humains est une histoire d'un homme et d'une femme
kidnappés par des extraterrestres qui veulent que ces
deux personnes se fassent l'amour pour faire un petit
élevage d'êtres humains. Les deux protagonistes
ne le savent pas et ils vont le découvrir
progressivement. Le problème est qu'ils ne
s'entendent pas entre eux. Et leur histoire, c'est de
découvrir s'ils sont capables de s'aimer pour sauver
l'humanité parce que cet homme et cette femme sont
aussi les deux derniers êtres humains, et s'ils ne
font pas l'amour, l'humanité va s'arrêter,
s'ils font l'amour, l'humanité va continuer. Donc
c'est aussi une sorte de bilan d'où en est
l'humanité. Est-ce qu'on mérite d'être
sauvé ou est-ce que l'humanité est une
espèce parasite de la Terre qui mérite juste
d'être détruite ? Alors, c'est le suspens qu'il
y a dans la pièce. »
Dans vos livres vous créez parfois des visions fantastiques de l'avenir de l'humanité. Considérez-vous ces visions comme possibles, comme quelque chose qui puisse se réaliser ? « Je crois qu'il faut maintenant avoir les visions du futur pour que ces visions puissent ou exister si elles son bonnes, ou nous avertir de ne pas faire des bêtises si elles sont mauvaises. La fonction de l'auteur de science-fiction est de projeter le regard du spectateur et du lecteur dans un future proch ou lointain afin que l'on sache où on va. Dans mes livres il y a un discours non pas écologique, mais le discours du respect de la nature et aussi le respect des générations futures. Je crois que nous devrions passer un contrat avec les générations futures, avec des représentants de nos petits-petits-petits-enfants pour leur garantir de leur laisser une Terre avec de l'eau, avec de l'air et des matières premières. Et je crois que l'un des grands dangers actuels est la croissance démographique, car si nous sommes six milliards et demi, si nous sommes dix milliards, nous ne pouvons pas offrir à ces dix milliards le confort de vie des sociétés occidentales, nous ne pouvons pas répartir les richesses, nous irons vers le monde de violence. Donc je crois qu'il vaut mieux maintenant se résigner à avoir un ou deux enfants au maximum plutôt que de se retrouver en ayant plein d'enfants qui vont s'entretuer plus tard. Voilà, il y a un contrat à faire entre les générations futures et l'homme du présent. » Photos: CTK |