Ça c'est un mot que j'ai découvert avec Dick. C'est un mot anglais qui n'est pas dans le dictionnaire français mais qui est plus ou moins admis maintenant: "pathos" c'est la douleur, et "em" veut dire entrer. L'empathie c'est entrer dans la douleur.

C'est différent de la compassion et de la sympathie. Si on croise un mendiant, on se dit: "ce pauvre type doit souffrir, ça doit pas être rigolo pour lui de mendier". Je crois que la compassion consisterait à lui donner de l'argent, la sympathie à discuter avec lui, alors que l'empathie c'est le stade précédent, celui où l'on ressent: "voilà un être humain qui souffre".

C'est un mot qui définit l'être humain. Un être humain digne de ce nom n'est pas insensible à la douleur des autres, même s'il ne va pas vers lui ou ne donne pas d'argent, il sait qu'il se passe un drame et en éprouve de la gêne.

Si on n'a plus cette gêne, on est un robot. Le film "Blade Runner" (d'après une nouvelle de Dick) tourne autour de ce thème. Si un robot est capable d'être gêné par la douleur d'un être humain, ce robot mérite d'être humain, et si un humain n'est pas gêné par la douleur d'un être humain, cet humain ne mérite plus le titre d'homme et mériterait peut être celui de robot.

 

A Empathie j'associe Philip K Dick.