Philip K. Dick dans l'un des ses livres qui s'appelle "Les clans de la lune Alpha", imaginait un monde, une planète qui sert d'asile de fous, dans lequel les infirmiers sont partis laissant les fous entre eux. Chaque groupe de fous y fonde alors sa propre ville, caractéristique de sa folie. Les dépressifs bâtissent la ville des déprimés, les paranoïaques la ville les paranos, les schizophrènes la ville des schizos, créant chacun une culture autour de leur folie. Là, pour la première fois j'ai réalisé que la folie est en fait un cerveau qui est foutu de travers, et que la manière dont il est foutu de travers peut générer une culture passionnante: tout artiste vit une sorte de folie qu'il gère plus ou moins bien. Un fou est quelqu'un qui a raté sa carrière d'artiste et donc la subit sans arriver à la gérer. Une autre notion développée par Dick autour de la folie est que nous sommes tous fous et incapables de nous comprendre. On crée des sortes de zones, des terrains neutres, où l'on arrive a se donner vaguement l'illusion de communiquer, mais deux êtres humains ne peuvent pas se comprendre parce qu'ils sont tous les deux fous, de manière différente. Donc, ils perçoivent le monde et ils se perçoivent de manière complètement tarabiscotée et tronquée, ce qui explique la difficulté de l'amour et de la communication. On n'arrive pas à se comprendre, on n'arrive pas à s'aimer parce que nous avons tous une folie différente.
A Folie j'associe Philip K Dick et Drogue. |