Je suis un grand joueur. Pour moi un livre est un jeu: c'est une partie qu'on joue avec le lecteur et c'est à celui qui arrivera à baiser l'autre, si je puis dire. En tant que lecteur, j'aime bien me faire avoir et en tant qu'écrivain, j'aime bien avoir mon lecteur, c'est à dire qu'il ne puisse pas trouver la fin.

Pour moi, un bon roman est comme un tour de magie et il ne faut pas que le spectateur aie vu qu'on a caché le foulard dans le dos sinon c'est qu'on est nul. Je suis surpris de voir tous ces romans qui sortent et ou il n'y a pas de chef de collection pour signaler qu'à la vingtième page on a deviné qui est l'assassin. Si la fin n'est pas réussie, le roman n'est pas réussi.

Depuis que je suis petit je suis un grand joueur d'échecs. Je joue en blitz; j'aime jouer vite; je n'aime pas quand on réfléchit une heure pour décider d'un coup. C'est pour cela que j'aime jouer avec les ordinateurs: je joue à "War Craft 2" et à "Civilisations"; j'aime bien jouer en réseau aux dérivés de "Doom" c'est à dire "Quake" et "Duke Nukem 3D".

Le jeu, c'est une manière de se projeter dans un monde artificiel et de vivre quelque chose en se disant: "c'est pas grave". Le problème de cette vie, de ce destin, c'est que si vous jouez à fond le jeu, au bout d'un moment vous avez tendance à prendre votre vie pour une sorte de gigantesque tragédie qui n'arrête pas de s'étirer. Dans le jeu, la tragédie s'arrête au moment où la partie s'arrête. C'est très agréable. Ça relativise les choses.

 

A Jeu j'associe Magie et Schizophrénie.