Depuis que j'en ai parlé dans "Les Thanatonautes" elle ne me fait plus peur. J'ai accepté le fait qu'un jour je ne serai plus là, que ce n'est pas grave, que c'est normal et qu'en fait, je ne suis pas un type important. Ma seule chance sera d'avoir découvert ma mission. Je le souhaite à tout le monde. Ma mission, a un moment, s'arrêtera et basta. A d'autres de prendre le relais, comme Dick est mort, et voilà.

Il y a un moment ou la vie doit s'arrêter. Il faut l'accepter, c'est très bien comme ça. La seule chose gênante, c'est la maladie, la souffrance et la décadence, de se voir perdre de plus en plus des capacités de perception, des capacités de vie. Ça c'est dommage, mais après, que ça s'arrête...

L'une des pire morts que je connaisse est celle de Dali qui a été maintenu en vie artificiellement, avec acharnement thérapeutique, par sa femme, uniquement pour faire monter la valeur de ses tableaux. Pauvre type, qui se retrouve milliardaire, connu, estimé, aimé de la planète entière et incapable d'avoir cette première liberté de base pour n'importe quel clochard, celle de mourir dans les dix minutes. Chaque fois qu'il était réveillé de son coma, il suppliait qu'on le tue, on lui filait des analgésiques et il repartait. Ça a duré longtemps, ça devait être terrible. Ça sert à quoi, la gloire, la richesse et l'amour des gens si c'est pour ne pas avoir la liberté de sortir du jeu quand c'est l'heure?

 

A Mort j'associe Suicide et Jeu.